La « nuit noire de l’âme » est une expérience de vie douloureuse

J’ai eu envie de consacrer un article à ce sujet suite à ce que m’ont écrit de nombreux abonnés à ma newsletter ces derniers temps. En effet, ce phénomène de la “nuit noire de l’âme” semble toucher de nombreuses personnes qui me suivent. 

Qu’est-ce que la « nuit noire de l’âme » ? 

La « nuit noire de l’âme » est une expérience peu connue, et qui serait pourtant très répandue, en témoignent les nombreux récits sur le sujet. Elle se caractérise par une perte profonde de sens, sur notre vie et nos croyances… 

C’est un moment dans notre vie où tout est bloqué : on a envie d’aller de l’avant mais ça ne fonctionne pas, ou bien on a envie de rien, ou bien encore c’est ce que vous décrivez, on a envie de bouger mais on ne sait pas quelle direction prendre… C’est dur à vivre, tout est flou et on se sent complètement perdu. 

Comment se manifeste la « nuit noire de l’âme » ?

La nuit noire de l’âme peut se manifester de deux façons :

• elle peut se déclencher par une crise très forte, au cours de laquelle tout ce qui nous entoure s’écroule : divorce, perte d’emploi, maladie, décès d’un ou plusieurs proche(s), revers de fortune… C’est soudain et c’est (très) violent et surtout, ça touche plusieurs, voire tous les pans de notre vie. On n’a plus rien à quoi se raccrocher. 

• on reconnait aussi la nuit noire de l’âme quand la dépression s’installe de manière durable. Ce n’est plus simplement une déprime passagère parce que c’est la fin de l’hiver et qu’on manque de lumière ou encore parce qu’on a un coup dur. On est face à une véritable perte de sens, de repères et de valeurs et cela dure. C’est d’ailleurs ce caractère durable du phénomène qui nous indique que ce n’est pas une dépression, mais un véritable désespoir qui nous submerge. Le mystique Jean de la Croix, qui a donné son nom à ce phénomène, dit que la sienne a duré… 45 ans. 

Qu’est-ce qui se joue réellement ?

Alors que veut dire cette dépression qui dure, que veulent dire ces crises qui nous submergent au point que le désespoir nous engloutit. Ce qui est vécu ici est en réalité une crise spirituelle : quelque chose en nous n’est pas (ou plus) nourri. Soit parce que ce qui nous donnait une raison de vivre n’est plus là, soit parce que ce qui nous animait n’est plus source de bonheur pour nous. 

C’est une perte totale de repères. Tout ce qui nous avions mis en place dans le monde matériel pour être heureux n’est plus ou ne nous satisfait plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons oublié que nous ne sommes pas que des êtes de matière, mais que nous sommes aussi des êtres spirituels. Ce que nous vivons là est une désolation spirituelle et c’est pour cela que plus rien n’a de sens. 

Comment sortir de la « nuit noire de l’âme » ?

Il ne faut justement pas chercher à « s’en sortir », car c’est l’échec assuré ! En effet, c’est ce que décrivent de nombreuses personnes qui traversent la nuit noire de l’âme : plus rien ne fonctionne : les recettes qui étaient les nôtres « avant », se révèlent totalement inopérante, même chez ceux qui pratiquent le développement personnel, fréquentent assidûment leur thérapeute, et même ceux qui ont la foi sont désorienté. Même Dieu se cache et la foi vacille. 

Si on résiste, si on cherche malgré tout à se battre alors on s’épuise et nos efforts sont voués à l’échec car on ne fait que faire toujours un peu plus de la même chose qui nous a conduit à cette obscurité.

Et c’est normal. Car la nuit noire de l’âme a un message pour nous : nous sommes invités à changer radicalement de système de pensée car l’ancien ne nous convient plus. Nous sommes invités à nous remettre complètement en question et à fonctionner sur de nouvelles bases, à guérir nos blessures les plus profondes, comme une sorte de remise à zéro pour installer un nouveau système d’exploitation (on dirait cela en langage informatique). 

Voici donc la bonne nouvelle : cette dépression qui nous plonge au cœur de nos peurs les plus profondes prépare en réalité à une véritable transformation intérieure. L’égo se meurt, le « vrai soi » s’éveille… Dieu frappe à notre porte pour nous indiquer que la simple satisfaction de nos besoins matériels nous fait oublier notre autre dimension, notre dimension spirituelle et qu’il est temps d’y remédier. 

Il convient donc de nous tourner vers l’intérieur de nous-même, d’aller à la rencontre de notre « être » le plus profond afin de l’écouter vraiment. 

Comment accueillir et traverser la nuit noire de l’âme ?

J’ai aussi vécu plusieurs périodes de “nuit noire de l’âme” et la meilleure manière d’en sortir est de l’accueillir et de l’accepter. D’aimer profondément cette période en la laissant prendre corps en nous, en décidant de la suivre et non plus de lui résister. 

Il s’agit de comprendre que quelque chose de nouveau tente de se manifester à travers nous. Nous sommes invités à adopter une nouvelle manière de vivre, et même plus globalement que cela, une nouvelle manière de voir la vie, un nouveau paradigme qui prend en considération la totalité de notre être : notre véritable personnalité, ainsi que l’ensemble de nos besoins personnels, matériels et spirituels. Il s’agit de sortir des « rôles » dans lesquels nous nous sommes parfois laissé enfermer, de quitter définitivement les apparences et de nourrir enfin cette dimension spirituelle qui est nôtre. 

Un apprentissage nous est proposé et tant que nous le refuserons, le mal-être persiste. 

L’accueil, l’observation, l’écoute de ce qui nous est demandé, de ce que Dieu cherche à manifester à travers nous et l’amour de soi sont les seuls remèdes : et quand enfin on a fait l’apprentissage requis, alors on en sort et tout s’éclaire de nouveau. 

Pour résumer, on ne peut pas décider de sortir de la nuit noire de l’âme : c’est au contraire en l’acceptant totalement et en suivant les indications qu’elle nous donne, en honorant son invitation à sortir des sentiers battus que nous allons pouvoir la traverser avec davantage de sérénité. Nous devons sortir de l’illusion de toute puissance d’être les maîtres de notre vie pour nous aligner sur le flux de la vie, sur ce que nous sommes amenés à accomplir et pas simplement ce que nous avons décidé avec notre mental.

Cela demande beaucoup d’introspection (c’est d’ailleurs pour nous inviter à cette introspection que nos repères extérieurs s’écroulent) :

  • aller à la rencontre de qui nous sommes vraiment, notamment de nos blessures les plus profondes, qui sont aussi une partie de nous
  • s’aimer dans tout ce que nous sommes (pas seulement l’image que nous voulons (nous) donner de nous même
  • aligner notre vie sur ce que nous découvrons alors : suivre les élans de notre coeur (même si « ça ne se fait pas »), choisir d’embrasser pleinement notre mission de vie (même si on ne voit pas comme ça, au premier abord comment ça va se transformer en une activité professionnelle rentable).
  • en d’autres mots : vous connaître vraiment (« connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers les dieux disait Socrate »), vous aimez et oser être qui vous êtes vraiment.

Si vous avez envie de creuser le sujet, je vous suggère la lecture de « Mange, Prie, Aime », c’est un roman drôle, léger et profond à a fois, qui parle très bien de tout cela.

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  1. […] J’avais rédigé un article sur ce sujet il y a quelque temps, vous pouvez le lire ici. […]

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