Pour commencer cette série d’articles sur le thème « Renouveau. Corps. Tête. Coeur. Esprit. », je vous propose une des fables de La Fontaine : rassurez-vous, il ne s’agit pas de l’apprendre par coeur !
L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un oeuf d’or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?
Que nous enseigne cette fable ?
Evidemment, cette fable est une métaphore qui nous invite à la réflexion sur nous-même.
• Première idée. Les oeufs en or représentent ici ce qui est issu de nous, autrement dit notre production ou ce que nous mettons dans le monde, notre contribution. C’est notre capacité à produire du contenu en or qui va rendre votre vie riche (pas seulement dans le domaine financier, dans tous les sens du terme).
• Deuxième idée. Ce contenu en or a une vitesse de production qui suit un processus : c’est parce qu’il ne veut pas attendre que la poule ponde son oeuf chaque jour que son propriétaire l’éventre, pour avoir directement accès à la source de production. Et c’est là l’erreur fatale. De même, il ne sert à rien de tirer sur la salade pour quelle pousse plus vite : ce qu’il lui faut, c’est la bonne dose de soleil et d’eau, ainsi que du terreau fertile. Pour continuer de filer la métaphore, cela signifie que produire du contenu en or prend du temps et nécessite des circonstances adaptées. Vouloir produire plus risque de nous épuiser, physiquement et psychiquement.
• Troisième idée. Pour continuer à bénéficier d’un oeuf en or chaque jour, il faut prendre soin de la poule : éviter de la tuer, mais ne pas trop la nourrir non plus. Une autre version de cette histoire raconte que la femme qui possède la poule aux oeufs d’or l’engraisse en se disant qu’elle va produire davantage, mais c’est l’inverse qui se produit : la poule devient tellement grasse qu’est est incapable de pondre. Si nous voulons continuer à pondre des oeufs en or, nous devons prendre soin de nous dans toutes nos dimensions : travailler à notre rythme, toujours se former pour devenir meilleur, avoir une vie équilibrée dans tous les domaines (personnel/professionnel/relationnel et physique/mental/esprit).
Devenir capable de pondre des oeufs en or
Cette fable de la poule aux oeufs d’or signifie qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes responsables de nos propre vies, et que nos comportements découlant de nos décisions, nous devons non seulement prendre les bonnes décisions mais adopter le plan d’action adéquat à produire ce qui va nous enrichir sur tous les plans.
Produire des oeufs en or nécessite de dépasser les limites de notre système de croyances. De la même manière, produire des oeufs en or va nous demander d’agrandir l’espace entre le stimulus et la réponse (nous reparlerons de cette notion dans le programme) au lieu de « réagir » : en d’autres termes, devenir des personnes proactives. Il va aussi nous falloir prendre conscience que nos vies ne sont guidées par notre propre conditionnement et par les circonstances que dans la mesure où nous acceptons, par une décision consciente ou par défaut, de nous laisser diriger par eux.
Les individus « réactifs » se sentent souvent affectés par leur environnement. Si le temps est beau, ils se sentent bien. S’il fait mauvais, cela altère leurs sentiments et leurs performances. Les personnes proactives portent en elles leur propre « temps ». Elles sont guidées par certaines valeurs et, si l’une de ces valeurs consiste à produire un travail de qualité, peu importe qu’il pleuve ou que le soleil brille. Les réactifs dépendent également de leur environnement social, de la « météo sociale ». Quand on les traite bien, ils se sentent bien ; quand on les traite mal, ils deviennent défensifs et se renferment. Les réactifs fondent leur vie psychologique sur le comportement de leur entourage, autorisant ainsi les faiblesses des autres à gouverner leur vie. Les proactifs se dirigent en fonction de valeurs auxquelles ils ont sérieusement réfléchi, qu’ils ont sélectionnées, et qui sont devenues des valeurs internes.
Tant qu’un individu n’a pas eu la force de se dire honnêtement qu’il est aujourd’hui ce qu’il est à cause des choix qu’il a fait hier, et tant qu’il ne s’en persuade pas profondément, alors ils se trouve dans l’incapacité de choisir autre chose.
Nos attitudes et nos comportements découlant de nos paradigmes, il nous est possible, si nous employons notre conscience de soi pour les étudier, de voir en eux la nature même de nos limites. Nos paroles, par exemple, constituent d’excellents indicateurs de notre degré de proactivité. Le langage des « réactifs » dénote qu’ils se dérobent à leurs responsabilités, tandis que le langage des proactifs révèlent leur positionnement.
language réactif | language proactif |
Je n’y peux rien | Examinons les différentes solutions |
je suis comme je suis (je suis prédéterminé) | Je peux aborder le problème de manière différente |
Ca me rend malade (je ne suis pas responsable, mes sentiments sont commandés par quelque chose dont je n’ai pas le contrôle) | Je contrôle mes sentiments |
Ils ne le permettrons pas. | Je peux élaborer une présentation à mon avantage |
Je suis obligé de le faire (les circonstances, les gens me forcent à faire ce que je fais) | Je choisirai une réponse appropriée |
Je ne peux pas | Je choisis |
Je dois (je ne suis pas libre de mes actions) | Je préfère |
Si seulement ma femme était plus patiente (le comportement d’une personne limite mon efficacité) | Je ferai cela |
On peut aussi noter les mots que nous employons pour vérifier ce à quoi nous accordons le plus d’attention. Quelques exemples :
« Je serai content lorsque j’aurai une maison à moi… »
« Si seulement j’avais un patron un peu moins tyrannique… »
« Si seulement j’avais un mari plus patient… »
« Si j’avais un diplôme… »
« Si j’avais un peu plus de temps pour moi-même… »
Chaque fois que nous pensons que le problème vient des autres, de l’extérieur, c’est cette pensée même qui constitue le problème. Nous donnons à ce quelque chose d’extérieur les moyens de nous commander. Selon ce paradigme, de l’extérieur vers l’intérieur, quelque chose à l’extérieur doit changer pour que nous changions, nous, de l’intérieur. La démarche proactive consiste à changer d’abord de l’intérieur : en étant différent, on amène un changement positif dans la situation extérieure.
Accepter et respecter le processus à l’oeuvre
Nous avons compris comment produire des oeufs en or : en prenant acte de nos croyances limitantes, en faisant le choix de les dépasser grâce à la conscience que nous sommes responsables de tout ce que nous créons dans notre vie, en décidant d’agrandir l’espace entre la réponse et le stimulus. Maintenant, il va falloir enclencher le processus de mise en oeuvre consécutif à la décision. Au fur et à mesure que nous mettons de la conscience sur ce que nous vivons, nous découvrons certaines zones d’amélioration possibles, des zones de talents à développer et à l’inverse, des zones que nous devons changer, voire éliminer de nos vie.
C’est chacun qui est déclencheur du processus de changement et qui doit décider à laquelle il joue sa musique pour qu’elle soit la plus harmonieuse possible. La vitesse de production de nos oeufs va dépendre elle aussi de notre système de croyances et de notre capacité à le transformer. Mais le processus de changement est comme une spirale vertueuse : en prenant des engagements, même petits, et en nous y tenant, nous construisons chaque jour un peu plus la conscience de notre propre contrôle sur ce que nous vivons et nous donne le courage et la force de mieux accepter la responsabilité de notre vie. Plus nous prenons nos responsabilités, plus nous accédons à la possibilité de changer, plus nous remarquons ces changements, plus nous avons envie d’en créer d’autres.
C’est à vous de définir quelle vitesse de changement vous souhaitez et laquelle est possible pour vous en fonction de votre histoire, de votre personnalité et des circonstances de votre vie. C’est pourquoi il est nécessaire de prendre en considération l’aspect « essai, erreur et tâtonnement » qui va caractériser les débuts du processus de changement. Courir après le serpent venimeux une fois qu’il vous a mordu ne sert qu’à accélérer la circulation du poison dans tout le corps. Il est beaucoup plus important de prendre tout de suite des mesures pour extraire le poison. La réponse que nous faisons à toute erreur affecte la qualité de chaque instant qui la suit. Ne pas reconnaître une erreur, ne pas la corriger, ne pas en tirer des leçons équivaut à en commettre une nouvelle, d’un type différent.
N’oubliez pas : produire du contenu en or prend du temps et nécessite des circonstances adaptées. Vouloir produire plus vite que ce qu’il vous est possible risque de vous épuiser, physiquement et psychiquement. Déployez toute votre patience envers vous-même.
Entretenir la capacité de production
La véritable efficacité dépend de deux paramètres : ce qui est produit (les oeufs d’or) et l’unité de production, la capacité à produire (la poule). Si vous avez une voiture, vous savez très bien que vous devez l’entretenir régulièrement, sinon elle tombera en panne et les frais que vous engagerez à ce moment-là seront bien plus importants que le montant d’un entretien régulier. Pour vous, c’est la même chose : si vous voulez produire des oeufs en or tous les jours, il vous faudra prendre soin de vous.
Prendre soin de vous, c’est tout d’abord vous intéresser à votre domaine de production : travailler dans un domaine qui vous plait, qui vous motive, à votre rythme, vous former pour améliorer vos compétences, combler vos lacunes, rectifier vos erreurs, prendre votre place, apporter votre contribution. Mais c’est aussi prendre en compte qui vous êtes dans son entier. Vous aurez beau avoir un métier passionnant, si vous n’avez plus de temps pour vous, vous ne tiendrez pas longtemps. C’est aussi parce que vous vous sentirez bien dans votre corps que vous serez plus productif : si vous vous nourrissez de junk food, vous le paierez tôt ou tard, même chose si vous manquez de sommeil. De la même manière, tout ce que vous vivez de beau et d’agréable dans votre vie de famille, en amour, en amitié, va nourrir votre personnalité et donner une perspective plus grande à tout ce que vous accomplissez sur le plan professionnel. L’inverse se vérifie également : si vous rentrez chez vous le soir pleinement satisfait de votre journée de travail, vous serez plus réceptif à vos enfants, plus enclins à prendre soin de votre conjoint… Veillez toujours à maintenir un équilibre dans tous les domaines de sa vie et dans toutes les dimensions de votre être : le mental tire aussi sa puissance de la nature spirituelle à laquelle il est relié.
Prendre soin de soi, c’est aussi apprendre à se connaître. Plus vous vous connaitrez, plus vous connaitrez votre nature, vos valeurs, vos qualités, vos compétences, plus vous pourrez faire appel à vos ressources internes pour les mobiliser et produire de l’or. Plus vous connaitrez vos difficultés, vos faiblesses, vos manques, plus vous pourrez y remédier : soit en développant de nouvelles compétences, soit en faisant appel à quelqu’un de plus compétent que vous là où c’est difficile pour vous. Là encore, la qualité de votre production s’en ressentira.
Voilà toute l’essence de ce programme de 21 jours : prendre soin de la poule aux oeufs d’or que vous êtes, dans vos 4 dimensions de conscience : corps, tête, coeur, Esprit.
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