Il y a quelques jours, nous avons parlé de la loi d’attraction et je voudrais vous en reparler aujourd’hui car je viens de tomber sur cet article de Guy Corneau, le célèbre analyste canadien, qui nuance un peu le propos. En effet, la loi d’attraction n’est pas à utiliser comme une « pensée magique » mais bien comme une philosophie de vie, comme un outil de conscience, qui nous permet de prendre la responsabilité de ce qui se passe dans notre vie.

 

Voici ses explications. 

 

« Pour tenter de saisir cette étrange loi qui semble unir l’intérieur et l’extérieur, le monde subtil et le monde physique, le psychiatre Carl Gustav Jung a formulé avec le physicien Wolfgang Pauli, le principe de synchronicité. Ils cherchaient ainsi à expliquer l’apparition simultanée de phénomènes n’étant pas liés par une loi de cause à effet. La synchronicité met en valeur une forme de raisonnement de type analogique voulant que « le semblable attire le semblable » selon le fameux dicton alchimique. Jung trouva là le fondement de sa théorie.

 

Il s’en est servi, notamment, pour expliquer comment la vie extérieure d’un patient se mettait à changer mystérieusement au fur et à mesure que son état intérieur se modifiait sous l’action de la thérapie.

 

J’ai été témoin de cela à de nombreuses reprises. Je me souviens d’un riche homme d’affaires, malheureux d’être exploité par les femmes qu’il fréquentait, trouver une vie amoureuse adéquate lorsqu’il a commencé à s’estimer et à cesser de se juger durement. À partir du moment où il a pris conscience qu’il abusait de lui-même en travaillant 70 heures par semaine, il a pu rencontrer des gens qui ne cherchaient pas uniquement leur profit personnel à son contact.

 

Toutefois, on observe dans la culture actuelle une tentative d’instrumentaliser la loi d’attraction sur laquelle se fonde le principe de synchronicité. Une femme de mon entourage dépose chaque jour rituellement un post-it sur son frigo demandant amour et richesse. Je connais d’autres personnes qui appellent ainsi la guérison de leurs maux et une santé resplendissante. Il s’agit au fond de la pratique d’une pensée positive.

 

Toutefois, ce n’est pas parce que l’on pense intensément à une chose qu’elle arrive pour autant ! À ce compte-là, nous serions tous beaux, riches et en santé.

 

 

Ainsi, dans le livre « Le secret » qui connaît un succès mondial, on encourage les gens à penser intensément et positivement pour apporter santé, succès, argent et bonheur dans leur vie. Bien entendu, cela ne peut pas nuire. Après tout, on risque de rencontrer plus de gens intéressants si l’on a une attitude d’esprit ouverte. Cependant, élevée en dogme, la pensée positive peut glisser du côté d’une pensée magique qui affirme que tout est possible. Il y a un autre danger : si l’on n’obtient pas ce que l’on appelle de tous nos vœux, on se met à douter de soi et même à se sentir coupable de sa contre-performance. Car la pensée magique comporte le risque d’un écrasement dramatique si l’on n’arrive pas à convoquer le résultat souhaité.

 

Or, il y a des limites objectives. La première de ces limites est que nous attirons, certes, toujours et sans cesse, mais nous attirons à partir de l’entièreté de qui nous sommes. C’est notre individualité globale qui émane et aimante. Le reflet tangible que nous rencontrons à l’extérieur de nous miroite notre état d’esprit conscient, certes, mais, détail de première importance, notre état affectif inconscient également. Ce dernier porte nos potentialités inexplorées mais aussi nos ombres, nos blessures vives et les nœuds affectifs qui ne sont pas dénoués.

 

Ainsi, une application plus réaliste de cette loi consisterait à regarder sa vie le plus lucidement possible, dans ses circonstances les plus prégnantes, et de prendre conscience que cela nous reflète parfaitement. On peut alors pacifier ce qu’il y a à pacifier et ainsi on agit sur son destin plus efficacement et plus durablement que par la répétition fervente d’affirmations positives. Car, qu’on le veuille ou non, ces demandes adressées à l’univers ou à Dieu, gardent un individu en position de victime passive, alors que le travail sur soi a au moins le mérite de nous faire prendre conscience qu’il y a des efforts à faire si l’on veut briser nos conditionnements.

 

Ça ne veut pas dire qu’il est inutile de rêver à un futur meilleur et à une grande abondance. Sans cesse, l’imagination ouvre la voie du devenir. Toutefois, cette imagination gagne à être en relation avec notre essence profonde, à ce qui veut s’exprimer réellement en nous. Cela n’a pas toujours à voir avec le succès financier et la célébrité. Toutefois, assurément, c’est l’expression de cette essence qui mène un être à la joie. »

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