Vous cherchez une lecture inspirante pour vos vacances ? Je vous suggère L’Oracle della Luna, écrit par Frédéric Lenoir. Un roman alliant suspense, aventure, amour et spiritualité…

En voici un extrait.

 

 

 

Le soufi regarda Giovanni dans les yeux. 

– Sais-tu quelle est notre plus grande peur ?

Giovanni fut surpris par cette question. Il réfléchit quelques instants. 

– La peur de mourir me semble-t-il.

Le vieillard demeura silencieux avant de poursuivre d’une voix à la fois légère et assurée :

J’ai longtemps cru cela. Et puis, au fil des années, une évidence m’est apparue. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est pas de la mort que nous avons le plus peur… mais de la vie !

– De la vie ! sursauta Ibrahim interloqué. Aussi douloureuse puisse-t-elle être, la vie n’est-elle pas notre bien le plus précieux ? Nous nous y accrochons tous avec ferveur.

– Oui, nous nous y accrochons, mais nous la vivons pas. Ou plutôt, nous nous cramponnons à l’existence. Or exister est un fait. Mais vivre, c’est un art.

– Que voulez-vous dire ? demanda Giovanni.

– Cette chose très simple : sans nous demander notre avis, Dieu nous a créés : il nous a donné l’Etre. Donc nous existons. C’est un fait et nous n’y pouvons rien. Maintenant il nous faut vivre. Et là, nous sommes tous concernés : car nous sommes appelés à devenir les auteurs de notre vie. Telle une oeuvre d’art, nous devons tout d’abord la vouloir ; puis l’imaginer, la penser ; enfin la réaliser, la modeler, la sculpter, et cela à travers tous les événements, heureux ou malheureux, qui surviennent sans que nous y puissions rien. On apprend à vivre, comme on apprend à philosopher ou à faire la cuisine. Et le meilleur éducateur de la vie, c’est la vie elle-même et l’expérience qu’on peut en retirer. 

Je comprends cela. Mais en quoi avons-nous peur de la vie ?

Nous avons peur de nous ouvrir pleinement à la vie, d’accueillir son flot impétueux. Nous préférons contrôler nos existences en menant une vie étroite, balisée, avec le moins de surprises possible. Cela est tout aussi vrai dans les humbles demeures que dans les palais ! L’être humain a peur de la vie et il est surtout en quêtes de la sécurité de l’existence. Il cherche tout compte fait, davantage à survivre qu’à vivre. Or survivre, c’est exister sans vivre… Et c’est déjà mourir. 

Passer de la survie à la vie, c’est une des choses les plus difficiles qui soient ! De même est-il si difficile et effrayant d’accepter d’être les créateurs de notre vie. Nous préférons vivre comme des brebis, sans trop réfléchir, sans trop prendre de risques, sans trop oser aller vers nos rêves les plus profonds, qui sont pourtant nos meilleures raisons de vivre. Certes tu existes, mon jeune ami, mais la question que tu dois te poser c’est : est-ce que je suis vivant ? 

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