Commençons par une interrogation. Etes-vous un être humain ? Je suppose que oui. Savez-vous ce qui caractérise un être humain ? C’est la conscience de soi, c’est-à-dire la conscience des expériences qu’il fait et la capacité d’en changer si celles-ci ne lui plaisent pas. Les animaux agissent par instinct, c’est-à-dire qu’ils rejouent un programme génétique sans possibilité de le changer, tandis sur les êtes humains décident.

 

Alors que faisons-nous de cette capacité à décider ? Vers quoi orienter ce libre-arbitre ? 

 

L’objet de la vie terrestre est de se réaliser pleinement en tant qu’être humain. Prendre conscience de notre nature humaine, c’est prendre conscience de notre dimension terrestre au même titre que notre dimension céleste. Nous sommes ici-bas pour réaliser pleinement. En tant qu’Esprit, non incarné, l’Esprit ne peut faire l’expérience de sa nature spirituelle. En d’autres mots, Dieu ne peut faire l’expérience de Dieu. Dieu n’existe que par l’existence des êtres humains. C’est ce qui nous invite à faire des expériences dans la matière, avec le plus de conscience possible de ce que représentent en réalité ces expériences de tous les jours que nous vivons : Dieu en train de prendre conscience de sa divinité.

 

La plus grande expérience que peut faire l’être humain est celle de la Réalisation, c’est à dire de se vivre Un avec le Tout. Ce sont ces instants mystiques où nous vivons dans la conscience de l’unité, où ne nous sentons plus « séparés » de rien, mais pleinement unifiés à l’intérieur de nous. Ces moments où l’on (re)trouve l’unité dans la dualité. C’est notre chemin sur Terre. Paradoxalement, ce n’est que dans la dualité que l’on peut faire l’expérience de l’unité. C’est la conscience la plus aiguë de notre pouvoir humain qui nous permet de trouver l’unité. 

 

C’est cette conscience de soi et l’exercice du libre-arbitre qui lui est associée qui permet de se sentir Dieu, de se vivre en tant qu’enfant de Dieu. Vivre sa vie comme un enfant de Dieu, c’est embrasser pleinement sa destinée humaine : décider de faire des expériences en conscience dans la matière et décider ensuite ce que l’on fait avec ces expériences.

 

Les humains agissent, tandis que les animaux réagissent. Les êtres humains ont la liberté de réagir au stimulus qui leur est fait. Voici comme ça se passe.

Stimulus > Liberté de choix > Réponse

 

Entre le stimulus et la réponse il y a un espace. Dans cet espace réside notre liberté et notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans les choix possibles résident notre croissance et notre bonheur. Autrement dit, votre capacité à choisir la direction de votre vie vous permet de vous réinventer, de changer votre avenir et d’influencer puissamment votre entourage. Notre liberté de choix, c’est ce qui nous permet d’élever notre vie à des niveaux de plus en plus élevés.

 

 

Même si nous vivons une culture qui favorise la victime, qui nous déresponsabilise et cherche toujours un coupable à blâmer, ce pouvoir et cette liberté de choix font partie de notre nature humaine, c’est ce qui la caractérise. Bien sûr, la dimension de cet espace est en grande partie déterminée par notre héritage biologique (notre patrimoine génétique), notre héritage culturel et notre éducation (on n’a pas le même système de croyances quand on est la sixième fille d’une veuve au Sahel que le fils unique d’un avocat new-yorkais), ainsi que par les circonstances de notre vie. Cet espace peut être grand, comme il peut être tout petit. Néanmoins, il existe et c’est en en faisant usage que nous pouvons l’agrandir. C’est en prenant conscience de cet espace et en agissant que nous pouvons peu à peu choisir la réponse aux stimuli que nous recevons. Si nous ne prenons pas en compte cet espace, nous annihilons notre capacité à changer. Nous ne sommes pas totalement prisonniers de notre système de croyances et notre marge de manoeuvre réside dans la conscience des limites de ce système de croyances. Dès lors que nous voyons nos croyances limitantes à l’oeuvre, nous accédons à la possibilité de les changer. 

 

S’il y a des choses que nous ne choisissons pas, nous choisissons ce que nous en faisons.

>> L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, l’important est ce que je fais de ce qu’on a fait de moi. Jean-Paul Sartre

 

Et ceci dans tous les domaines. Même en ce qui concerne notre héritage génétique, bien que nous ne choisissons pas nos gènes, nous avons le pouvoir de choisir la façon dont nous réagissons à ces gènes.

 

Quel que soit votre passé (des psychologues estiment que 85% des familles sont dysfonctionnelles), vous pouvez choisir de devenir une « personne en transition » comme les appelle Stephen Covey, c’est-à-dire une personne qui empêche les tendances négatives des générations antérieures de se transmettre aux générations suivantes. Evidemment, personne ne vous donnera de médaille pour ça, mais faisant cela, vous aurez la satisfaction de libérer votre potentiel et d’apporter une réelle contribution à votre mesure, et le bonheur d’une vie utile et bien remplie.

 

La prise de conscience de notre pouvoir et de notre liberté est généralement vécue de manière ambivalente. C’est à la fois grisant et dynamisant car elle nous ouvre d’infinis possibles, mais ce peut aussi être terrifiant car tellement responsabilisant. Nous nous sommes peut-être cachés derrière notre petit doigt pendant des années en expliquant nos problèmes par les circonstances passées ou présentes et aujourd’hui nous n’avons plus d’excuses. La libération de notre plein potentiel et la mise en musique d’une vie sur-mesure nécessite d’avoir le courage de penser différemment et de laisser derrière nous les lamentations, le miroir social et le laisser-faire.

 

 

Si Dieu a créé l’homme à son image, il n’a pas voulu une société de robots. L’homme est à l’image de Dieu, c’est-à-dire qu’il est pleinement créateur. Grâce à la conscience de soi, à la conscience de l’expérience et le libre-arbitre, l’homme peut librement décider de la suite de sa vie, à chaque instant. Puis mobiliser toutes ses ressources pour changer ce qui ne lui convient pas et reproduire ce qui lui convient.Si nous avons été le créateur subconscient de notre vie jusqu’à présent, avec tout ce qui nous a façonnés (notre éducation, le contexte socio-culturel, nos relations, l’environnement économique…), à partir d’aujourd’hui, nous pouvons devenir le créateur conscient du reste de notre vie. Il s’agit d’en faire le choix, d’en prendre la décision et d’agir là où il nous est possible d’agir, c’est-à-dire sur nous-même. Agir sur nous-même signifie laisser le plus loin de nous tout ce sur quoi nous n’avons pas de prise et nous concentrer sur ce qui est à notre portée. De manière, générale, nous avons tendance à nous préoccuper de choses sur lesquelles nous n’avons aucune prise (le gouvernement, le climat, la société…) croyant que c’est celles-ci qui ont le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux. Cela nous prend tellement d’énergie que nous ne sommes plus capables de nous concentrer sur ce qui pourraient réellement nous rendre la vie plus douce (être bon avec soi-même, choisir les activités qui ont réellement du sens pour nous, créer des relations harmonieuses avec nos proches…). A l’inverse, lorsque nous nous focalisons sur ce que nous pouvons changer, alors nous reprenons notre pouvoir créateur.

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