Les coups durs : apprentissage et spiritualité

Le climat toujours plus anxiogène voire menaçant (attention, dans quelques jours on va annoncer ça, et nous pourrions avoir recours à ceci, et si vous n’agissez pas correctement, la prochaine mesure sera pire, etc) m’a fait penser à ce que me disait une de mes lectrices lorsque j’ai partagé cet été les paroles de femmes, commentées sous forme d’articles.

Elle me disait : « ces phrases de l’été ne sont pas toujours marrantes, mais elles permettent d’avancer ».

En lisant cela, j’ai été surprise, j’ai même eu un petit moment de recul car évidemment je ne partage pas ces citations dans le but de créer une expérience désagréable, bien au contraire.

En y repensant, je me suis rendue compte que sa réaction et la mienne cachaient quelque chose de très profond. Et avec beaucoup plus de conséquences qu’on ne se l’imagine.

Je me suis rendue compte que nous organisons nos vies pour éviter d’avoir mal.

Je suis persuadée que c’est une erreur monumentale. En agissant ainsi, nous nous trompons complètement sur ce qu’est la vie.

Nous raisonnons en termes de « problèmes à régler ». Il y a ça qui me fait souffrir et je vais trouver une solution. Il y a aussi la fameuse to do list mentale : « je vais régler ça, puis ensuite ça et ensuite ça, et là, je me me sentirais bien. »

Sauf que vous avez bien dû vous rendre compte que ça ne fonctionne pas. Tout simplement parce que c’est l’ego qui vous invite à penser comme ça. L’ego prisonnier de vos pensées à propos de la vie, prisonnier de vos souffrances passées et présentes, prisonnier de vos émotions négatives.

Comme le disait Gandhi, « la vie n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à vivre ». Etre heureux, être en paix, c’est d’abord être soi. C’est là que devraient se concentrer l’essentiel de nos actions. D’abord déterminer qui on est, qui on a envie d’être et réaligner sa vie sur qui on est vraiment et sur ce qui donne du sens à notre vie.

Forcément, en faisant ça, on va se heurter à ce qui est dans notre vie et qui ne nous correspond pas. Et ça va faire mal. On va réveiller nos propres blessures et nos angoisses. Et ça va faire mal. On va aussi réveiller les blessures et les angoisses et de ceux qui nous entourent et qui ne comprennent pas ce cheminement spirituel que nous entreprenons. Et ça va faire mal.

C’est pour cela qu’il ne faut pas craindre d’avoir mal. Il ne faut pas craindre « ce qui n’est pas marrant ». Bien au contraire.

L’éveil spirituel, l’ouverture du coeur, c’est ne plus avoir peur d’être blessé par la vie. Tout ce qui nous heurte n’est là que pour nous montrer ce qui n’est pas notre « vrai je suis », ce qui n’est pas aligné avec qui on est vraiment. Les épreuves sur notre chemin ne sont pas des problèmes à régler pour eux-même. Ils sont soit le signe que nous devons rectifier notre trajectoire, soit le symptôme apparent d’une blessure à aimer.

Ne plus avoir peur d’être blessé, c’est comprendre et accepter non seulement qu’être blessé fait partie de la vie, mais surtout prendre conscience que tout ce qui nous fait mal n’est que le meilleur chemin pour grandir en amour de soi et en amour de la vie. Nos blessures ou les épreuves que nous traversons sont le raccourci pour grandir en conscience, pour aller vers qui nous sommes vraiment, des êtres d’amour, des êtres de lumière.

Progresser spirituellement, c’est apprendre à se détacher de « ce qui nous arrive », c’est aller avec bonheur au-devant de ce qui nous ennuie le plus, c’est ce réjouir à l’avance des épreuves car elles sont de merveilleuses occasion de s’aimer davantage, de se poser les bonnes questions, de prendre des décisions différentes, afin d’être soi et de vivre pleinement.

La plénitude, la joie de vivre, la paix profonde se vit dans chaque moment présent. Etre heureux se vit dans l’instant, dans ce lâcher-prise de « ce qui arrive » pour se mettre avec sagesse et compassion dans « ce qui se joue vraiment ».

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