Si vous vous demandez quoi faire concrètement

Je n’ai pas hésité tant que ça avant de vous poster ici cet article trèèèèèèès différente de ce que vous recevez d’habitude.

Je ne vous demande pas d’être d’accord avec moi. Je ne lance pas un débat.

Voici le mail que j’ai adressé à mon député et aux sénateur.trice.s de mon département hier soir. Libre à vous de vous en inspirer. Ou pas. Sentez ce qui est juste dans votre coeur.

 

 

Monsieur le Député,

Madame la Députée,

Monsieur le Sénateur,

Madame la Sénatrice,

En vous écrivant ce soir, un seul mot me vient en tête. Sidération.

Depuis des mois, à chaque nouvelle mesure allant à l’encontre du simple bon sens, à chaque nouvelle mesure grignotant un peu plus notre liberté d’action et de circulation, c’est ce que je ressens. De la sidération. Je dois me pincer pour me convaincre que je ne suis pas en train de faire un cauchemar mais que je vis en France, en 2020, dans une démocratie représentative occidentale.

Ce soir encore, c’est dans un état de sidération que j’écoute le discours de M. Emmanuel Macron annonçant un nouveau confinement, encore plus dur que celui sur lequel spéculaient les médias depuis quelques jours.

Le président affirme dans son allocution « l’économie doit continuer » et « le télétravail doit être privilégié ». Mais de quelle économie parle-t-on ? L’économie n’est pas le seul fait de salariés travaillant depuis un ordinateur, ni celui du secteur du BTP. Elle est également la réalité de millions d’indépendants, artisans, commerçants, qui participent chaque jour à la richesse de notre pays.

M. Macron parle de commerces non essentiels. Y a-t-il aujourd’hui des commerces non essentiels à l’économie ? Si les indépendants, commerçants et artisans qui font chaque mois la déclaration des charges qu’ils doivent à l’Etat et paient les sommes dont leur chiffres d’affaires est ainsi amputé, étaient non essentiels, ils ne se verraient pas ainsi taxés.

Au-delà de ces considérations, j’aimerais vous rappeler que le droit au travail participe de la dignité de l’être humain. Il a été affirmé pour la première fois en 1848 par la IIe République. Il est également une liberté fondamentale proclamée dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (article 3) : « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. » Ce droit au travail a été repris dans le préambule de la Constitution de 1946, qui affirme : “Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi”, et par la Constitution de 1958. La Charte sociale européenne a confirmé ces principes (version 3 mai 1996) : « Toute personne doit avoir la possibilité de gagner sa vie par un travail librement entrepris. »

De même, lorsqu’Emmanuel Macron affirme « ma responsabilité est de protéger tous les Français », il oublie qu’un million de nos concitoyens a basculé dans la pauvreté ces dernières semaines.

Alors oui le coronavirus est là. Comme tant d’autres maladies. Comme tant d’autres causes de décès : cardiopathies et AVC, maladies respiratoires, démences, cancers, diabète, accidents de la route, citées ici dans leur ordre décroissant, tels que l’annoncent les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé.

La maladie est là, la mort aussi. Elles font partie de la vie. Elle touchent la plupart du temps des personnes âgées, parfois des personnes plus jeunes et même des enfants et parfois des bébés. La maladie et la mort séparent ceux qui s’aiment, font souffrir ceux qui partent et ceux qui restent, causent des chagrins. Oui, bien sûr.

Mais nous ne pouvons pas arrêter de vivre pour ne pas mourir. Vivre ce n’est pas uniquement « rester en vie ». Nous ne pouvons pas réduire la vie à l’homéostasie du corps physique.

Les propositions de notre président seront débattues et votées demain au Parlement.

Je vous demande donc instamment d’être présent.e (ou de vous faire dûment représenter) demain 29 octobre 2020 à l’Assemblée Nationale/au Sénat afin de représenter les Français et Françaises qui vous ont élu afin de faire valoir leur voix.

Je vous demande de rappeler avec force à notre président, à la fois ce droit au travail mais aussi le principe de séparation des pouvoirs qui est un principe fondamental des démocraties représentatives, ce principe étant mis à mal depuis le 9 juillet 2020, lorsque la loi n°2020-856 du organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire indique que « le Premier ministre peut, par décret pris sur le rapport du ministre chargé de la Santé, dans l’intérêt de la santé publique et aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 […] réglementer l’ouverture au public, y compris les conditions d’accès et de présence, d’une ou de plusieurs catégories d’établissements recevant du public ».

Je vous demande de porter la voix des Français qui souhaitent prendre en conscience le risque d’être malade et de mourir, comme nous le prenons chaque jour en sortant de chez nous.

Comme l’indique l’article 3 de la Constitution, « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Il est temps aujourd’hui que ce peuple soit entendu par la voix de ses députés et sénateurs et à défaut, consulté par la voie référendaire.

Cordialement.

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