Suite à l’article de la semaine dernière sur la contribution, j’ai eu envie de creuser le sujet et je vous ai préparé une mini-méthode : comment contribuer au monde en 4 étapes.

 

Je le sais, vous êtes nombreux comme moi moi à rêver d’un monde plus humain, plus fraternel, où chacun se sentirait respecté et aurait sa place. D’un monde où la pauvreté et la misère seraient enseignés à l’école comme l’archéologie. C’est de de là que vient votre frustration, vous pensez que ce n’est pas possible… Et pourtant, souvenez-vous qu’un « petit homme basané vêtu d’un pagne », pour reprendre les mots de l’éloge funèbre de Gandhi, a libéré l’Inde de la puissance coloniale anglaise. Sans vous prendre pour le Mahatma, si vous commenciez simplement à être le changement que vous voulez voir dans le monde, imaginez ce que ça pourrait donner. Le monde n’en serait peut-être pas renversé (quoique), mais vous vous seriez définitivement plus heureux, vous avez ma parole. Ne pensez-vous pas que votre bonheur mérite que vous vous y intéressiez ? Car c’est de votre vie qu’il s’agit, après tout !

 

Dans cet ordre d’idées, de nombreuses personnes viennent me trouver pour me demander comment elles peuvent contribuer au monde, comment elles peuvent réaliser les projets qui leur tiennent à coeur et qui sont une réponse aux souffrances de l’humanité. Voici les étapes à suivre (dans l’ordre !).

 

1. clarifier le projet

La première étape est simple. Il faut clarifier, définir clairement ce qu’on veut, pourquoi et comment. Une jour une femme m’a interpellée dans une téléconférence : « Je voudrais créer une structure pour les ados en difficulté, je ne sais pas comment. » Effectivement qu’elle ne sait pas par où commencer, tellement le programme est vaste. Je lui réponds : « Pour tous les ados en difficulté ? Là j’ai l’impression que tu te mets une montagne énorme. A côté de ton projet, Dieu, c’est fastoche comme job. » Quand on a ce genre d’inspiration, d’envie, il est indispensable de ne pas en rester à ce stade, qui est celui du rêve inatteignable, mais de le transformer en projet en se posant des questions comme : quels ados ? quel âge ? quel problème ? où ? avec qui ? objectif visé ? En répondant à ces premières questions, le rêve va se transformer en objectif, qui lui est atteignante pour peu qu’on s’en donne les moyens par la suite. 

 

 

C’est déjà à cette première étape qu’échouent les Gandhi en herbe : ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Et si vous ne savez pas où vous voulez aller, vous n’irez nulle part. En stage sur l’Abondance, beaucoup me disent : « j’aimerais voyager ». Oui, mais où ? Si demain je vous offre un billet d’avion, n’importe lequel, où irez-vous ? Et quel voyage souhaitez-vous faire : sac à dos ou hôtel 5 étoiles ? C’est à vous de définir votre contribution, personne ne le fera à votre place.

 

2. arrêter de vouloir sauver les autres et être véritablement aidant

La deuxième étape pour être pleinement heureux d’apporter sa contribution au monde est de se mettre au clair avec le mythe du sauveur. En effet, si vous voulez vraiment être heureux, votre contribution doit être joyeuse, elle doit venir du coeur, de vos tripes, elle doit se faire dans le plaisir, pas dans la lutte ou le sacrifice, et surtout, SANS ATTENTES. En d’autres mots, vous devez quitter votre collant et votre cape de super héros pour devenir véritablement aidant. La seule personne à sauver ici, c’est vous : vous sauver vous-même d’une vie triste, morose et dénuée de sens. C’est ce que va vous apporter le fait de contribuer : vous allez rayonner de bonheur et c’est ça qui va réellement aider l’autre. 

 

En effet, j’observe souvent chez les personnes qui veulent contribuer qu’elles se freinent avec la petite phrase « qui suis-je pour ? ». Derrière ce questionnement, on trouve la peur de ne pas être légitime, une fausse humilité, un désir de perfection. Quand on se pose cette question, c’est aussi parce qu’on se met la pression, on veut être utile et changer le monde. Mais comme le dit Paulo Coelho, « les personnes qui font vraiment du bien aux autres ne cherchent pas à être utiles, mais à mener une vie intéressante ». Pour moi, apporter sa contribution, c’est d’abord être heureux et ensuite offrir son bonheur aux autres. La contribution, ça commence en soi, et avec ses proches. Elle doit être aussi simple et spontanée qu’une belle soirée de week-end en famille où tout d’un coup quelqu’un s’écrie « et si on faisait des crêpes ? ». Cela vient du coeur et du moment de partage qu’on est en train de passer ensemble. A ce moment-là, il ne viendrait à l’idée de personne de se demander « qui suis-je pour faire des crêpes à mes enfants ? ». Non, l’élan est là et on le suit, c’est tout. En faisant cela, on met du bonheur en soi, dans la vie de ses enfants et donc dans le monde. Pour apporter une contribution plus grande, c’est la même chose : plus vous serez heureux, plus vous ferez ce que vous avez envie de faire avec l’élan du coeur, à quelque échelle que ce soit, plus vous ferez du bien à l’humanité.

 

 

Maintenant je vais revenir sur le « sans attentes » que j’ai écrit en majuscules plus haut. En effet, si vous voulez aider l’autre, l’autre n’en ressent pas nécessairement le besoin. Rappelez-vous les bons conseils de votre chère maman, qui a de très bonnes idées sur la façons dont vous devriez vivre votre vie. Assurez-vous donc que votre volonté d’aider l’autre rencontre la demande ou au moins l’accord de l’autre. Sinon, ça s’appelle avoir un projet sur l’autre et c’est vraiment un expérience très désagréable à vivre quand quelqu’un veut nous forcer à être/devenir/faire autre chose que ce que l’on a envie. Ensuite, l’autre est libre de prendre ou de refuser ce que l’on a à lui offrir. Il est également libre de le prendre et de finalement ne rien en faire. Si vous donnez à un SDF, ne lui donnez pas pour qu’il s’achète à manger car peut-être que la seule chose qu’il est capable de faire avec votre argent, c’est d’aller boire. Donnez-lui sans attentes, c’est-à-dire en respectant que ce qu’il va faire de votre argent (qui est devenu le sien) ne regarde que lui. C’est ça, le véritable don.

 

3. devenir compétent et dépasser le syndrome de l’imposteur

Pour continuer à être véritablement aidant, vous devez devenir compétent. Ce qui semble être quelque chose de totalement logique dans tous les domaines semble étrangement ne pas aller de soi dans le domaine de l’aide aux autres. C’est comme si dans ce cas-là, l’intention suffisait. Personnellement, si je dois me faire opérer du cerveau, j’attends du neuro-chirurgien qu’il soit compétente. Quand je roule sur un pont, j’ose espérer que l’architecte qui l’a conçu connaissait son travail. En ce qui concerne la contribution que vous voulez apporter au monde, c’est la même chose. Si vous voulez aider quelqu’un qui meurt de faim en lui apprenant à pêcher, pour reprendre un cliché bien connu, vous devez savoir pêcher vous-même, ça parait évident. Vous devez non seulement savoir pêcher, mais savoir enseigner l’art de la pêche et donc pour ça, le maîtriser à la perfection. En d’autres termes, si vous voulez contribuer et que vous êtes malheureux, ça fonctionnera pas. Vous ne rendrez pas le monde heureux si vous ne l’êtes pas vous-même.

 

 

Dans le même ordre d’idée, examinons la croyance selon laquelle pour contribuer il faut d’abord avoir de l’argent. C’est faux. Ce qui manque avant l’argent, c’est bien souvent la compétence. A ce sujet, je me souviens d’une personne qui faisait partie de mon programme Vivre l’Abondance : elle voulait créer une fondation pour les autistes et elle se sentait triste car elle ne voyait pas comment générer l’argent nécessaire pour mettre en oeuvre son projet. En discutant avec elle, je me suis rendue compte qu’en réalité son projet ne manquait pas d’argent : c’était le projet en lui-même qui n’était pas viable, même avec de l’argent. Je lui ai ainsi posé la question : si je te faisais sur le champ un chèque d’un million d’euros, que ferais-tu avec ce million ? Pas de  réponse. En réalité, il lui manquait les compétences adaptées : elle ne connaissait rien à l’autisme, ne savait ce qui existait déjà dans le domaine, ni de quoi les autistes avaient réellement besoin et elle n’avait aucun réseau dans ce secteur. Je lui ai donc expliqué que c’était par là qu’il fallait commencer : tant que son projet ne constituerait pas un dossier de 200 pages, l’argent ne lui serait d’aucune utilité. La première des choses à faire, quand on veut contribuer dans quelque domaine que ce soit, est de se former, de rencontrer les acteurs du secteur et de s’entourer des personnes dont on a besoin élaborer le projet. L’argent viendra ensuite. D’une part, parce qu’alors nous sauront exactement de combien nous aurons besoin et d’autre part, parce qu’en avançant dans le projet, l’univers se réalignera pour nous apporter ce dont nous avons besoin.

 

4. se lancer et enclencher la loi d’attraction

Ce n’est donc que maintenant que nous arrivons à la question cruciale de l’argent : j’espère que vous avez remarqué que ce n’est que la quatrième et dernière étape. Comment attirer l’argent nécessaire à sa contribution ? La réponse est extrêmement simple : en contribuant déjà ! En effet, la majorité des gens se disent : « je vais gagner de l’argent et ensuite je vais contribuer ». A cela je réponds qu’elles se trompent de levier. La contribution et l’argent, c’est comme une balance à 2 plateaux. Ce n’est pas le plateau de l’argent qui soulève le plateau de la contribution, mais bien l’inverse. C’est quand on contribue que l’argent vient à nous, pour nous permettre de contribuer encore davantage ! D’ailleurs, j’ai été très surprise de l’envergure de la fondation d’Amma, cette sage indienne qui donne le darshan en prenant les gens dans les bras : elle génère des millions de dollars chaque année, elle suscite également autour d’elle beaucoup de bénévolat. Et ceci, parce qu’elle incarne pleinement ce qu’elle enseigne. C’est à mon avis là aussi la clé de la contribution réelle, et ce qui attire aussi à nous les moyens financiers de notre contribution : quand on incarne pleinement, quand on vit au quotidien, tout ce en quoi on croit. 

 

On met ici en oeuvre les 3 premières étapes : une fois que l’on a clarifié son projet, que l’on sait pourquoi on le fait, que l’on est compétent, alors on peut se lancer, on peut mettre son projet au monde. Et c’est ainsi qu’il a toutes les chances de devenir réel, avec ou sans argent. A cette étape-ci, vous serez tellement motivé que vous donnerez sans compter : votre temps, votre énergie, votre amour. Il vous restera alors à observer ce qui se passe dans le concret : quelles sont les personnes, les occasions, les opportunités, les idées qui viendront à vous. Parmi ces situations, l’argent se présentera, d’une manière ou d’une autre, c’est à vous d’être vigilant pour savoir le reconnaître et saisir la balle au bond pou donner à votre projet toute l’ampleur qu’il mérite.

 

 

Pour conclure, je dirais que c’est à vous de jouer maintenant. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : agissez ici et maintenant, à partir de qui vous êtes aujourd’hui ! Le monde a besoin de vous maintenant. Inutile de chercher à être parfait ou différent, lancez-vous, tout simplement, en réalisant chacune des étapes.

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