Dieu n’est pas un concept. Dieu est un mystère dont on ne peut que faire l’expérience. Expérience qu’il est extrêmement difficile de le comprendre et de le décrire intellectuellement. C’est un mystère au sens premier du mot : « ce qui est inaccessible à la raison humaine, ce qui est de l’ordre du surnaturel, ce qui est obscur, caché, inconnu, incompréhensible ».

 

Dieu est une expérience

Dieu est une expérience, une expérience unique comme l’est chaque être humain et c’est pour cela même qu’il est difficile de la décrire, difficile d’en parler, difficile de trouver les mots tant l’expérience est forte, magnifique et transcendantale. Lorsqu’on a fait l’expérience de la rencontre avec Dieu, on sait pertinemment qu’en parler ne fera en quelque sorte que trahir l’expérience, non seulement parce que les mots ne peuvent que l’affadir mais aussi parce qu’on a à peu près 100% de chances que notre interlocuteur ne nous comprenne pas. Il ne nous comprendra pas s’il n’en n’a pas fait lui-même l’expérience, mais même s’il en a fait l’expérience, son expérience sera forcément différente de la nôtre.

 

La religion catholique telle qu’elle est diffusée actuellement est dualiste, c’est-à-dire qu’elle dit que Dieu est à l’extérieur de soi. On prie pour un Dieu qui est éminemment plus grand que nous, avec une dimension supérieure à nous. D’autres religions comme le bouddhisme ou la taoïsme pensent plutôt que Dieu est à l’intérieur de nous. C’est ce que je pense également. Dans ma conception, nous sommes de nature spirituelle et Dieu est en quelque sorte la dimension dans laquelle nous avons accès lorsque nous ne nous vivons plus comme séparés.

 

 

Aller à la rencontre de Dieu

Pour aller vers cette expérience, cela peut peut-être nous aider de nous adresser dans un premier temps à quelque chose d’extérieur et qui représenterait Dieu ou bien notre lien à Dieu, comme un intercesseur : Marie, un ange, un saint, un animal mystique… Mais cette représentation est forcément erronée puisqu’elle nous invite à considérer Dieu comme à l’extérieur de nous ou bien, encore pire, au-dessus de nous. Alors qu’il s’agit d’une dimension différente. C’est pour cette raison que les juifs s’interdisent toute représentation de Dieu et n’en n’écrivent même pas le nom. En effet, il faut faire attention à toute représentation extérieure qui pourrait conduire à l’idolâtrie (Dieu est grand et je suis pécheur : on qualifie avec des jugements de bien et de mal deux réalités différentes puisque n’appartenant à la même dimension) au lieu de vivre cet divin idéal en nous.

 

Voici quelques manières dont vous avez peut-être déjà vécu des rencontres avec Dieu, même très fugaces. C’est l’expérience de ne plus se sentir séparé, ni des autres, ni de la matière. Ce sont des expériences mystiques que l’on peut vivre quand on se sent relié à plus grand que soi, quand on sent que « tout est juste » que « tout est à sa place », que l’on ne veut rien d’autre que ce qui est en train de se produire, là, ici et maintenant. Peut-être avez-vous vécu cela en regardant un coucher de soleil, en vous promenant en silence dans la nature, en contemplant une oeuvre d’art ou même en faisant l’amour, ou encore dans une réunion professionnelle où vous vous sentiez parfaitement à votre place, au bon moment, ou bien dans un moment où vous pouviez constater une synchronicité parfaite entre deux événements qui pouvaient paraître indépendants.

 

Aller à la rencontre de Dieu nécessite de le décider et de lui faire de la place. Tout comme vous ne pouvez pas remplir un verre déjà rempli d’eau, Dieu ne peut pas vous parler si votre tête est remplie de pensées et occupée mentalement à cocher les cases de votre liste de choses à faire. Si vous voulez entendre ce qui est important pour vous, il vous faut d’abord écouter. Pour cela, réservez-vous des moments de solitude, des moments de silence, sans rien faire et sans rien attendre.

 

Vivre avec Dieu

Vivre avec Dieu ce n’est pas adhérer à une religion, c’est plutôt vivre « en religion » au sens premier du terme « religio = se relier ». C’est se vivre en tant qu’esprit, c’est choisir une philosophie de vie basée sur l’amour, qui permet de vivre avec délices la séparation d’avec l’autre et plus largement la séparation d’avec la matière, au lieu de rester dans la peur qui résultante de la manière angoissante dont nous avons pu percevoir cette même séparation. 

 

Vivre avec Dieu, ce n’est pas simplement avoir des extases mystiques. Comme le dit si bien Jean Druel dans Petit manuel de speed dating avec Dieu, il ne sert à rien d’avoir des extases mystiques si vous n’êtes pas capable d’être bien avec vous-même et de vivre avec les autres.

 

Ce choix de regarder toute situation de la vie qui se présente à nous avec les yeux de l’amour ou avec la peur nous appartient. A chaque instant. Choisir l’amour, c’est une manière de vivre, une philosophie de vie. C’est une voie, un chemin. Elle n’est pas toujours facile. Elle n’est pas toujours possible. En fonction de notre système de croyances, il y a des moments ou des endroits où c’est possible et des circonstances où cela nous inaccessible. Et c’est comme ça. Là encore, on peut choisir de s’aimer dans nos impossibilités et quand nous trébuchons sur les pierres du chemin. 

 

Le chemin et les épreuves qui sont sur ce chemin nous invitent à choisir depuis quelle partie de nous nous souhaitons réagir, interagir avec les autres et vivre. La vie nous propose de nous dépouiller de toutes les couches de protection que nous avons endossées au fil des années pour nous couper de cette peur primale de se vivre séparé dans la matière. Ce dépouillement nous permet d’aller vers soi et notre nature spirituelle profonde : la rencontre avec Dieu, c’est la rencontre avec soi. Le retour à Dieu, c’est le retour à soi.

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