Que faire quand la mort est là ?

Aujourd’hui, je voudrais vous parler de quelque chose qui me touche personnellement.

Ce n’est pas facile à vivre et c’est difficile d’en parler mais je crois que c’est une réflexion que nous devrions avoir, individuellement et collectivement.

La maman de mon ami est en fin de vie. 

Lorsque j’ai commencé cette phrase « la maman de mon ami » je voulais la terminer par « est en train de mourir » mais en fait cette phrase n’aurait pas été exacte parce qu’aujourd’hui ceux qui l’entourent ne sont pas prêts à la laisser s’en aller et préfèrent suivre les conseils du corps médical qui leur intime fortement de tenter ce qui est possible médicalement pour que son corps reste en vie.

Et je vois bien là qu’en vous écrivant cela, je suis dans le jugement. Quand j’écris, « pour que son corps reste en vie » et que je n’écris pas « qu’elle reste en vie » : je juge ce qu’est être en vie et ce qui ne l’est pas. Je juge qu’être en vie, c’est être en pleine capacité de ses moyens et pas endormi et sous médicaments dans un lit d’hôpital. Mais qui suis-je pour savoir ce qu’est la vie et ce que n’est pas la vie.

C’est aussi un jugement qu’il m’est facile d’avoir parce que ce n’est pas pas mère à moi. Je ne sais pas ce que je serai capable de dire ou faire pour garder encore près de moi quelqu’un que j’aime. 

Les seuls qui semblent savoir quoi faire, ce sont les médecins. Ils parlent en utilisant des mots qui sont des ordres, qui sont des évidences. « Il faut la conduire à l’hôpital, il n’y a pas à discuter. » Là où il y a de l’émotion, de la peur, de la douleur et de l’urgence, eux n’ont pas de doute. 

Comment dans ce contexte, comment prendre une décision sereine ?

Je parle de décision à prendre parce que c’est la 3ème fois en un an que cette femme s’éteint doucement et que c’est la 3ème fois qu’une intervention médicale lui sauve la vie. Mais la différence, c’est que cette fois, elle ne veut pas aller à l’hôpital. Elle dit non. Le médecin dit oui. Les enfants ont peur de perdre leur mère.

Alors je voudrais lancer une réflexion sur le sujet. Une réflexion que l’on pourrait avoir dans les familles et/ou avec les amis en amont. Avant d’être dans l’urgence, dans la douleur et dans l’émotion. Qu’on puisse se dire les uns aux autres : s’il m’arrive ceci, alors je voudrais cela. Si je ne suis plus capable de prendre une décision, je voudrais que tu prennes cette décision pour moi. Ou encore : respectez MES décisions, quelles qu’elles soient.

Je me souviens aussi, il y a quelques années, avoir assisté à la crémation d’une amie, décédée brusquement dans un accident de cheval. Et en sortant je me suis dit au sujet de toutes les personnes qui ont pris la parole ce jour-là pour lui rendre hommage « mais de qui on parlait là, moi je n’ai absolument pas reconnu Nathalie dans les portraits qui ont été dressés ». Et là j’ai écrit ce que je voudrais moi, lors de ma « dernière fête », comme Jacques Brel a écrit ce qu’il aimerait que soit servi lors de son dernier repas.

 

 

 

Aujourd’hui, je vais relire ce texte, le modifier éventuellement le confier à mes 3 amies les plus proches, à mes 3 soeurs de coeur… Pour qu’elles soient au courant.

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