Qui avez-vous peur de décevoir ?

Nous continuons la tournée des Américaines qui ont dû dépasser nos seulement leur lot de croyances limitantes personnelles, mais aussi accueillir le cadeau supplémentaire d’être née femme et d’avoir la peau de couleur noire.

Faites ce qui vous convient, car il y aura toujours quelqu’un qui n’est pas d’accord, nous dit Michelle Obama. Il s’agit donc d’aller un cran plus loin que ce que je vous proposais la semaine dernière avec Mae Jamison. En effet, lorsqu’on contacte ce qui nous fait réellement vibrer, ce qui nous met dans une joie profonde, ce que l’on veut réellement vivre et mettre dans le monde, il arrive qu’on se heurte à la plus grande des peurs : mais que vont dire les autres ? Je dis la plus grande des peurs car c’est celle que j’observe le plus souvent chez les personnes que j’accompagne vers leur vraie vie et qui est la plus émotionnellement difficile à surmonter.

Peur de ce que vont dire nos parents. Peur des réactions de notre conjoint. Peur de mettre notre famille dans l’insécurité financière en changeant de voie professionnelle. Peur de se lancer dans une aventure entrepreneuriale alors que notre entourage se compose de salariés : ils ne comprendront pas, pense-t-on. Pourtant, je peux vous l’assurer : parmi toutes les personnes que j’ai suivies, je n’ai pas observé d’augmentation du taux des divorces, je n’ai pas non plus recensé de personnes ayant été déshéritées, pas vu de mamans fustigées par leurs enfants, encore moins observé de lapidations d’auto-entrepreneuses. Je plaisante mais ce qui est touché là est ce que nous croyons être un besoin de reconnaissance. En réalité, c’est un besoin qui n’existe pas. Nous le confondons avec un autre besoin, qui est bien réel celui-là : notre besoin d’amour. Nous avons besoin d’être aimée. Oui et non. Notre besoin d’amour est inconditionnel. C’est-à-dire que nous ne nous satisfaisons pas d’être aimé parce qu’on est bien sage, parce qu’on dit bonjour à la dame, parce qu’on finit sa soupe. Notre besoin d’amour n’est réellement satisfait que lorsqu’on est aimé pour qui on est vraiment. Et ça, ça n’est possible que si nous vivons et exprimons qui nous sommes vraiment, si nous montrons le coeur de notre personnalité et pas seulement une façade que nous jugeons montrable. C’est vrai que vous serez jugée si vous menez votre vie de la façon qui vous convient. Mais vous serez jugée de toute façon, même si vous vous conformez à ce que vous croyez qu’on attend de vous. Parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui ne sera pas d’accord avec vous.

Vous connaissez cette histoire ?

Un beau matin de printemps, un fermier et son fils emmenaient leur âne au marché pour le vendre.

Le père et son fils marchaient et l’âne les suivait. A peine avaient ils fait quelques pas qu’ils rencontrèrent un groupe de filles marchant dans la direction opposée. « Regardez-les ! », s’est exclamée une des filles en montrant le fermier du doigt. « Qu’ils sont idiots ! Ils marchent à pied alors qu’ils pourraient monter sur leur âne ! ».

Entendant cela, le vieil homme dit tranquillement à son fils de monter à l’arrière de l’âne puis ils continuèrent leur chemin en direction du marché. Ils passèrent devant un groupe d’hommes assis sur le côté de la route et le fermier entendit un des hommes dire : « Les jeunes n’ont plus aucun respect pour leurs vieux parents de nos jours. Faites descendre ce garçon paresseux pour reposer les jambes de son père ! ».

Le fils descendit alors d’un bond et son père pris sa place. Bientôt ils croisèrent des femmes avec leurs enfants. « Regardez cet homme cruel ! » se sont-elles écriées. « Il marche si rapidement que le pauvre garçon peut à peine le suivre. »

Le fermier s’est alors arrêté et a soulevé le garçon pour le mettre derrière lui. Ils continuèrent leur chemin et étaient presque arrivés au marché quand un commerçant les arrêta : « Est-ce votre âne ? » a-t-il demandé. « Oui » répond le fermier. « Et bien je suis choqué de la façon dont vous le traitez : deux personnes à l’arrière d’un âne, c’est trop ! Il va sûrement mourir de cette façon. »

Suite à ce conseil, le fermier et son fils descendirent de l’âne, lui lièrent ses pattes et le portèrent. Mais l’âne refusa d’être ainsi porté et, luttant à coups de pattes, il cassa la corde qui tenait ses pattes puis tomba dans une rivière près de la route et se noya. Le fermier n’ayant rien pu faire, il retourna bredouille à la maison. La prochaine fois, se dit le fermier en colère, je ferai ce qu’il me plaît.

Alors jugé pour jugé, préférez-vous satisfaire pleinement votre besoin d’amour inconditionnel ou préférez-vous être faussement apprécié pour ce que vous n’êtes pas ? C’est à vous de choisir. Sachez seulement que la seule manière de satisfaire pleinement votre besoin d’amour est de prendre le risque de vous montrer tel que vous êtes.

Je vous souhaite de beaux moments d’amour avec vous-même, pour commencer ;-)

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